J'étais un peu angoissée aujourd'hui car j'allais faire un pas important avec Symphonie: la première monte. Avec ce que je lui avais appris, il ne devrait pas y avoir de problème et elle répondait bien aux ordres vocaux, ce qui m'assurait une sécurité non négligeable, et d'ailleurs c'était dans ce but que je les avaient enseignés à ma grise. J'étais d'autant plus angoissée que j'effectuerais cette monte en licol. Je m'efforçais de respirer convenablement, sachant pertinemment que cela ne pouvais que déconcentrer ma jument. Je la fis marcher en me disant que de toute façon tout allait bien se passer. C'était le trop plein d'énergie de Symphonie qui me posait problème. Elle savait très bien se contrôler mais si l'envie de piquer un sprint l'emportais ? Si une galopade prenait le dessus ? Je serais bien moi hein ! Non, stop boulette ! Je respirais, elle connaissait comment s'arrêter et savait très bien ce que voulais dire " stop " car elle me l'avait montré à des dizaines de reprises. Un peu plus soulagée, je m'arrêtais. J'allais quand même vérifier qu'elle était bien concentrée. Je lâchais la jument non sans lui avoir demandée une flexion auparavant à laquelle la réponse fut positive. Je respirais une nouvelle fois, puis lui demandais de marcher. La belle me regardait puis s'exécutait, à mon plus grand soulagement. Lorsque je lui demandais de s'arrêter, elle le fit également, l'angoisse implantée en moi disparaissant peu à peu au fur et à mesure que la jument répondait affirmatif à mes demandes. Je l'appelais, et la caressais. Puis je lui mis de nouveau le licol et fit passer la longe par dessus l'encolure du cheval, comme si je n'avais qu'une seule rêne. Je vérifiais que Symphonie cédait aux pressions naturelles, ce qui serait important pour cette séance. Je glissais ma main sur les épaules de Symphonie et exerçait une faible pression, qu'elle ne reconnue pas tout de suite, mais il suffit de quelques secondes de plus pour qu'elle cède et croise les antérieurs. J'arrêtais immédiatement et fit de même pour les hanches. Elle avait plutôt bien reconnue les exercices et je ne l'en félicitais que plus.
< Allez ma grande on tente ! >
J'étais à présent détendue, et je m'armais d'un plot sur lequel je grimpais. Je me hissais sur le dos de Symphonie, qui ne bougeait pas, attendant ce que je lui demandait. J'étais soulagée, qu'elle reste bien à l'écoute. Je flattais son encolure puis m'arrêtais de bouger quelques temps pour contempler la vue depuis son dos. Je me sentais si bien, j'espérais que ce sentiment allait durer au fil de la séance ... Je commençais demander à Symphonie d'aller au pas, en utilisant l'ordre qu'elle avait l'habitude d'entendre à pied, tout en avançant très légèrement mon bassin. Symphonie partit au pas, sagement sur une première ligne. Arrivée au bout je lui demandais de s'arrêter, tout de modifiant ma position, je me redressais un peu. Symphonie s'exécutait et je caressais abondamment la jument. J'allais maintenant tenter une flexion d'encolure. Je pris tout d'abord la longe dans ma main puis commençais à attirer le bout du nez de ma grise avec une rêne d'ouverture, et pour cela, j'amenais ma main près de sa bouche. Puis doucement en écartant, je ramenais ma main près vers le garrot de ma monture en laissant glisser la longe pour obtenir la longueur correspondant au pli. Là, je posais ma main sur le garrot, et fis barrière, ne bougeant plus. Symphonie se trouvait alors dans une position d'inconfort et tentais doucement de se dégager. Je résistais, sans tirer, attendant simplement qu'elle comprenne qu'elle pouvait améliorer sa position, en ramenant son bout de nez vers moi. Elle ne tardait pas à comprendre, aussi j'arrêtais immédiatement, félicitant ma jument pour son bon travail. Je fis de même à gauche, la laissant céder en premier, ce qu'elle fit bien sûr.
< C'est très bien ma belle ! >
Soulagée, je fis de nouveau marcher Symphonie avec les mêmes aides que tout à l'heure, à savoir, voix et poids du corps, auxquels elle répondait parfaitement bien. L'indispensable travail à pied avait été productif avec elle et tout se déroulait globalement bien. Je pense avoir trouvé la solution durable pour contrôler le trop plein d'énergie de cette jument qui à la monte, pouvait se retourner contre moi. Je laissais donc marcher un peu, veillant à mon assiette, aide importante sans laquelle je ne pouvait compter. J'allais maintenant déplacer les hanches de ma monture grâce à un stick de dressage que je venais de me procurer, celui qui m'avait accompagné depuis le début. Je fis donc marcher Symphonie, prenant soin de garder son impulsion grâce à de nouveaux ordres vocaux, et à des petites claquement de langues. Lorsque elle se maintenait dans l'allure, je reculais le stick et caressait ses hanches comme je l'avais fait à pied. Elle ne répondit pas tout de suite, alors j'intensifiais la pression, jusqu'à ce que je sente la réponse de Symphonie. Quelques pas me suffirent amplement, et je caressais la jument, très contente. " Se contente de peu, demande souvent, récompense beaucoup " J'aimais beaucoup cette phrase et m'en imprimait chaque fois que je le pouvais. Je laissais marcher Symphonie puis lui demandais de nouveau? Je plaçais mon stick à l'arrière main, et caressais ses hanches. Lorsque elle ne répondait pas, je faisait toujours par étape, prenant soin de monter la pression graduellement, et non d'un coup. Ainsi au bout de quatre tentatives, elle savait répondre à une caresse du stick. Je félicitais grandement et la laissais marcher, entretenant tout de même son impulsion. Puis je l'arrêtais avec mon assiette mais surtout ma voix, à laquelle elle obéissait presque aveuglément.
Je descendis de selle et caressais ma jument, la récompensant d'un morceau de carotte bien mérité. Puis j'enlevais son licol et la laissais se défouler dans le manège, consciente qu'elle faisait beaucoup d'effort pour ne pas péter en l'air pendant nos séances. Ainsi j'estimais qu'elle méritait chaque fois récompense pour son comportement. Je l'appelais par la suite et vins vers elle pour lui mettre son licol et la rentrer au box après un bon gros pansage.