Ce Baport là, je ne l'avais jamais monté mais ça ne voulais pas dire que je ne le connaissais pas. Tout les jours, quand j'allais voir Pomme, il était sur mon chemin et était tellement beau que j'étais toujours obligée de m'arrêter pour le caresser. Pourtant, jamais je ne m'étais occupée de lui mais, à peine arrivée devant son box, il me reconnut. Je lui souris mais ne trainais pas car je n'avais pas que ça à faire. J'avais mon épreuve de saut dans une heure et il fallait que je le panse rapidement pour pouvoir aller l'échauffer. Donc, munie de mes brosses, je commençais un pansage. Les brosses défilaient et moi je stressais. Un mal de tête m'envahit. Je posais ma main glacée par le froid sur mon front et attachais mes cheveux en queue pour y voir plus clair. Des images défilaient, elles aussi, devant mes yeux mais je ne cessais de les repoussées. Sur le dos de l'étalon, je déposais une selle, un tapis, des amortisseurs et un filet ainsi que ses protections, des guêtres et tout le « bla bla » qu'il fallait. Enfin prête, je sortis le bai de son box et l'emmenais à la carrière où se déroulait mon évaluation de saut que j'espérais de tout cœur réussir pour passée en année 2. (surtout que je ne suis pas super en saut –'')
J'arrivais au niveau de la carrière où les directrices m'attendaient déjà avec un grand sourire. Je leur souris à mon tour même si ça ne me ressemblait pas. Elena me fit signe d'échauffer mon cheval. Je regardais ma montre. Je n'étais pas en retard, j'avais même un quart d'heure d'avance. Je me demandais ce qu'elles faisaient déjà là et, arrêtant toutes ses questions qui se propageaient dans ma petite tête, j'entrais enfin à l'intérieur. La carrière était assez grande pour s'entrainer à deux même à trois mais tous les inscrits avaient profité de cette petite éclaircie pour sortir leurs chevaux. D'ailleurs, on peut dire que les écuries étaient presque vide aujourd'hui. Seuls quelques chevaux n'ayant pas été attribué y restaient. Bref, je me mis en selle et commençais ma détente.
Détente :
Tout d'abord, je vérifiais encore une fois la sangle de Baport. Il était parfait alors je commençais par le faire marcher un peu partout dans la carrière. Je voulais vraiment optimiser au maximum la détente afin d'avoir un cheval bien aux ordres pendant l'évaluation. Je le fis alors trotter. Puis, changeais de mains aux trois allures. L'étalon était bien dans le mouvement. Je lui fis faire quelques figures et plusieurs transistions ainsi que des changements de pieds. Quand je me demandais quoi lui faire faire, il commençait à faire n'importe quoi et ça me désolais à chaque fois car j'aurais préféré qu'il reste tranquille. Ensuite, je lui fis faire deux petits tours de galop à chacune des mains. C'était un cheval très confortable et maniable d'où toute ce plaisir à le monter. Il était grand et souple ce qui ne ravivait ma joie et me donnait envie de sauter au cou de celle qui me l'avait attribué. On m'avait aussi appris qu'il était super pour le saut d'obstacle. Contente du résultat, je me dirigeais alors vers le vertical. L'étalon prit de la vitesse et le franchit d'un bond. Malheureusement, j'accompagnais avec un peu de mal, mais dès le deuxième essai, je me mis correctement en équilibre. Je demandais à une fille qui travaillait ici et qui passait par là d'installer une croix. Je voulais tester Baport, voir jusqu'où il pourrait aller. Je le fis sauter la croix aux deux mains. J'entendis une barre tombée à terre dans un boucan monstre. Je mis pied à terre et l'a remis. Dans un bon galop, le bai sauta l'obstacle avec une facilité inconnue. Allez savoir d'où ça venait ! Après un dernier tour de trot enlevé, la détente était terminée.
Parcours :
J'arrivais sur la ligne de départ. Je donnais une bonne tape sur l'encolure de Baport et pris une grande bouffée d'air. Je partais dans un bon galop vers l'obstacle number one : un vertical. Facile ! Je venais d'en sauter un. Restant bien au contact de Baport, je me mis en équilibre pour enfin l'accompagner dans son saut. Je l'avais passé sans grosse difficulté et j'étais assez contente de moi. Je jetais à mon cheval d'épreuve un encouragement et allais dans un petit galop parfait jusqu'à l'oxer, l'obstacle deux. Dans un galop convenable, je me remis en équilibre et suivais le mouvement, avançant mes mains. Baport avança son encolure alors que je ne lui avais rien demander. Je lançais un « Bien » avant de continuer. J'arrivais devant la croix. J'étais sereine car je savais que, comme j'avais très bien réussi l'oxer, je n'avais pas de question à me poser pour la croix. Surtout que j'en avais déjà passer plusieurs auparavant ! Après la longue et fatigante courbe, j'étais face à l'obstacle et Baport, tout comme moi, était déterminé à finir le parcours comme on l'avait commencé. Suivant le mouvement du vol et me lançant guider par les bruits des sabots de ce cher Baport, je ne rouvris les yeux que lorsque les antérieurs eurent posés leurs sabots. Je me retournais légèrement mais gardant cette bonne allure. On l'avait passé ! Satisfaite, je revenais le moral à bloc vers les trois autres verticales. Faisant une belle boucle, je me postais juste devant l'obstacle, peut être un peu trop près car je frolais une barre mais, par chance, elle ne tomba pas. Trois foulées plus tard, j'étais devant le six que je sautais aussi bien que les autres. Donnant un petit coup de talon à Baport qui partit comme une fusée jusqu'au sept juste à la suite. Après une troisième courbe, qui me sembla plus fatigante pour Baport que pour moi mais il restait toujours dans un galop moyen à une vitesse que j'approuvais et que je trouvais parfaite, on arrivait, lui et moi, devant le dernier. Le huit. Le spa. C'était un genre d'obstacle à trois barres en forme d'escalier. J'en avais déjà sauté plusieurs mais celui ci avait l'air spécial, un peu plus compliqué. Avec beaucoup de chance, j'arrivais bien en face et cela me rendit moins anxieuse. Comme pour les précédents, j'étais un peu crispée mais rien que d'entendre les bruits de sabots sur le sol me détendit. Restant concentrée, je lui fis allongé ses foulées. Celle ci se stabilisèrent juste avant le saut. J'ouvris doucement les doigts et finis en beauté, accompagnant le magnifique saut de Baport jusqu'à ce que les fers neufs de celui là touchent le sol. Je me stopais juste derrière la ligne d'arrivée après une ligne droite. Et, me penchant, je caressais longuement le bel étalon, souriant jusqu'aux oreilles, contente de l'avoir fini. Je lui fis reprendre le pas, attendant qu'Elena commente mon parcours. J'étais stressée mais j'avais fait du mieux que je pouvais alors, encore dans le mouvement, je descendis de cheval pour donner une carotte à Baport ne cessant de le féliciter.
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